vendredi 8 juin 2007

Poème d'1 km - Tant de tendres matins.

Thème : espoir d'un avenir meilleur


TANT DE TENDRES MATINS

Voici les premiers vers du poème

Son thème est celui de l'espoir de l'Homme à travers les âges.
Il s'agit d'un acrostiche sur toutes les lettres de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme.

Donc si vous lisez les initiales du poème, verticalement, vous retrouverez le texte de cette Déclaration.

Comme le poème est immensément long, il est découpé par thème. Le début du texte sera donc le plus ancien publié. Par ailleurs, j'ai indiqué sur la gauche le numéro de ligne pour plus de facilité quant à votre repérage et à vos éventuelles remarques.
NB : Tout le poème a bien sûr été déposé et se trouve couvert par le copyright.

Voici donc le début du Poème d'un km

LIGNE - TEXTE DU POEME

1 Tant de tendres matins ont bleui dans les âges
2 Offrant aux aurores de nouveaux paysages
3 Un espoir qui pulsait tout au long des saisons
4 Saluant les enfants au lever des maisons

5 Les regards ont souri en pensant qu'un beau jour,
6 Empliront les journées, l'amitié et l'amour.
7 Sur la flamme du temps, le Destin cuisinier

8 En viendrait mijoter un futur plus altier,
9 Tresserait pour chacun des flambées de tendresse
10 Rutilant de baisers, d'éternelle jeunesse.
11 Et ouvrant le logis de son coeur en partage
12 Simplement chaque humain, par un même langage

13 Hisserait sans souci le panneau de son store,
14 Une main amicale et des rires encore
15 Mécheraient de soleil le matin des passants
16 Allumant des éclairs de rêves éclatants.
17 Il suffit qu'un Destin au fourneau de chaque âge
18 Nous forge des chemins dépourvus de nuages
19 Seulement ombragés de plaisantes ramures

20 Négociant des allées aux fraîches ouvertures.
21 Au pas de chaque homme le parcours de la vie,
22 Insufflé de douceur, serait tout harmonie
23 Scintillant de projets à bâtir en ce monde
24 Sous l'arcade vive de légères secondes,
25 Et chacun d'ériger l'avenir de son choix,
26 Nuancer tous ses mots à l'accord de sa voix
27 Tenu simplement à l'avenir qu'il s'invente

28 Lorsque vient le moment où la fièvre impatiente
29 Invite alors son âme soudain à construire
30 Bravement ce qu'il souhaite au reflet d'un sourire.
31 Rien alors ne viendrait à restreindre sa paix
32 Et le trait lumineux du chemin qui lui plaît
33 Sur la trame d'un rêve aux lueurs éphémères

34 Embrumé trop souvent d'improbables chimères.
35 Tous les peuples ont voulu atteindre le bonheur

36 Ecrire les pages où les mots étincellent
37 Gorgées d'émotion et de la joie qui ruissellent
38 Accordant aux voisins la même tolérance
39 Uniforme à chaque être en dépit des distances,
40 Xantique* soleil qui, des antiques années,
Xantique: adj, qui concerne la couleur jaune, Littré.
41 Eblouit chaque songe autant que les pensées
42 Nimbant tous les efforts de brassées d'enthousiasme

43 Dévorant chaque jour, ignorant les marasmes,
44 Incliné vers le haut pour y prendre l'envol
45 Gratifiant des sommets que de loin on survole.
46 Ni la glace du temps de l'horloge anémiée
47 Ivre de solitude, à l'aiguille figée
48 Traversée de chagrin ou encor de regrets,
49 Et ni l'imposteur nous voyant comme agnelet
50 Et voulant accabler nos gestes de contraintes
51 Tâchant si constamment d'asservir par les craintes,

52 Elle et lui ont toujours vu les êtres chercher
53 Nouvelles façons de pouvoir se relever,
54 De pouvoir conjuguer sans la moindre anicroche
55 Renouveau des pensées au printemps qui s'accroche
56 Ou encor rechercher avec obstination
57 Inlassablement l'éveil de chaque nation,
58 Tendre vers cet espoir qui coloria de rose
59 Savoureux ces moments à la joie qui explose.

60 Insatiable utopie que la paix fleurirait
61 Le jour où chaque humain, à l'autre, sourirait
62 Sans jamais altérer la couleur des beaux jours

63 Sans jamais altérer, du voisin, le parcours.
64 On a vu bien des peuples croire à ces idées
65 Nourrir l'ambition que dans le fil des années
66 Tout ce qu'ils attendaient avec tant d'énergie
67 Dominerait les lois de cette galaxie. (à suivre)

lundi 21 mai 2007

Poème d'1km : Les premiers dictateurs.

Les premiers Dictateurs

Sont-ils apparus durant la Préhistoire ?
Thème : Dictateurs


Suite du poème d'un kilomètre.

Rappel : pour plus de facilité de lecture, le poème est présenté par thème de discussion. Vous pouvez également le lire dans l'ordre chronologique en commençant par l'article le plus ancien de ce blog. Ce poème a été écrit en utilisant chaque lettre de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme comme Initiale. Vous pourrez donc lire toute la Déclaration, de haut en bas, en regardant les initiales.

Ci-dessous : le chiffre indique le numéro de ligne, ainsi le numéro 76 désigne-t-il le 76 ème vers de ce poème. (Qui en comporte 7550.)

LES PREMIERS DICTATEURS
(....)
76 Inhumains dans leur âme au poison venimeux
77 Salis par l'écume de leur coeur si véreux
78 On a tant espéré renverser leur mainmise
79 Notifier un arrêt à l'étau de leur prise.


80 Et pourtant chaque aurore, on découvre la terre
81 Taraudée par ce mal qui toujours prolifère


82 Dans la course astrale que poursuit la planète
83 Elle laisse en sillage une odeur de tempête.


84 Ces questions qui toujours tourmentent nos nations
85 Ont-elles pu se poser en des âges lointains ?
86 Non pas durant ces temps enseignés comme antiques
87 Si variables selon le pays qu'on explique
88 Comme les Grecs anciens quand Athènes brillait
89 Inspirant aux poètes l'ardeur de leur trait
90 Et à ses bâtisseurs la structure d'un temple.
91 Non encor de ce temps qui voyait par exemple
92 Ces murailles s'étendre aux confins de la Chine
93 Et sculpter l'horizon de dentelle si fine.


94 Et pas de cette époque où les sables d'Egypte
95 Traversés par des blocs qu'on tirait jusqu'aux cryptes


96 Donnant leur assise aux mythiques pyramides ;
97 Ou de celle qui vit sur des socles humides
98 Incas ou Mayas prier au sommet des Andes,
99 Vers le soleil lever de terribles offrandes.
100 Encor bien avant que la vallée de l'Indus

101 Ne vit sur ses coteaux croulants de blancs lotus
102 Tant de monde arpenter les sentiers des collines

103 Avancer au sud-ouest vers les terres voisines
104 Générer la splendeur qui allait se répandre,
105 Impatiente de vie, fougueuse d'entreprendre,
106 Réveiller les tribus dormantes des savanes


107 Lorsqu'au pas rapide des riches caravanes
108 Escortées de marchands encombrés de merveilles
109 Soudain les regards s'amoncelaient de soleils.


110 Un siècle ou plus avant... impossible à chiffrer
111 Nous avons eu, dit-on, en Afrique, un brasier .
112 Scintillant de royaumes dont on ne sait rien


113 Et qui ont flamboyé sous ce long méridien...
114 Non, je parle d'un temps bien avant ces empires
115 Véritables légendes dans nos souvenirs,
116 Encore très présents même s'ils sont parfois
117 Riches de ces brumes d'un passé qui décroît.
118 Se peut-il qu'avant, longtemps avant tout cela


119 Longtemps avant que l'homme ne songe au karma
120 En ces temps si anciens qu'ils défient la mémoire
121 Se peut-il que déjà paraissaient illusoires


122 Autant le bonheur que la paix et la gaieté ?
123 Un matin dans l'histoire bien avant que la Terre
124 Tienne dans ses carnets sa trace légendaire
125 Rôdaient de par ses monts des peuplades étranges
126 Encore jeunes selon l'horloge des anges,
127 Surgis de cette ère que l'Histoire occulta


128 Dominés par l'oubli d'un passé sans éclat.
129 A ces peuples d'avant dont l'aspect et la mine
130 Nous demeurent inconnues, vague figurine,
131 Savons-nous les espoirs qui guidaient leur chemin ?


132 Unis à leur sol, vivant de chasse et cueillette
133 Nous avons cette image toujours en nos têtes.


134 Et ces peuples d'avant que les Hommes ne soient
135 Survivaient dans un monde où la force est la loi.
136 Pourtant l'on pourrait, oui, se poser la question
137 Replonger dans l'époque et, par la réflexion,
138 Imaginer ce qui motivait leurs journées
139 Tout au long du trajet rugissant des années.


140 Dans ce monde d'alors vivaient-ils amicaux
141 En tribus concentrées sur des rites sociaux ?


142 Face au tigre féroce, offraient-ils en leur sein
143 Retraite paisible d'un degré plus serein
144 A ceux qui passaient à la frontière du clan ?
145 Tendaient-ils une main fraternelle et ouverte
146 Envers cet autre, de façon vive et alerte,
147 Ravis d'accueillir parmi eux ce voyageur
148 Nettement étranger par l'allure extérieure ?
149 Invitaient-ils cet autre aux longs pas vagabonds
150 Tellement proche d'eux dans l'esprit et le fond
151 En ouvrant un passage et offrant un foyer
.
Article 2
152 Chaleureux, convivial, au moment du dîner ?
153 Hâtaient-ils leur sourire, à celui qui venait
154 Asseoir un instant sa fatigue dans la paix ?
155 Cherchaient-ils un échange, de gestes peut-être,
156 Un échange d'objet si les mots n'osaient être
157 N'ayant pas encore de langues qui les portent


158 Pour pouvoir exprimer l'émotion qu'ils comportent.
159 Echange amical par de légers grognements,
160 Un échange d'odeurs dont leur nez, savamment,
161 Transformait l'effluve en des sentiments précis


162 Suscitant l'intérêt mais bien peu de soucis
163 Etonnés de goûter son parfum d'aventure ?


164 Pensez-vous au contraire que déjà l'Obscur
165 Rongeait les entrailles de ces tribus premières
166 Et qu'au lieu d'accueillir d'excellentes manières
167 Voyageurs et passants dans le jour ou le soir
168 Allaient tous les chasser hors de leur territoire
169 Les affreux inconnus qui violaient leur terrain
170 Où l'odeur de leur pas rassurait leur instinct
171 Indiquant que nul autre venaient en ces lieux
172 Réservés à la cour assemblée autour d'eux ?


173 Dans le coeur balbutiant des esprits fugitifs
174 Etaient-ils solidaires quoique primitifs


175 Tâchant de se montrer, envers l'autre, civils
176 Ou alors vivaient-ils en des meutes hostiles
177 Un carré d'habitants jaloux de sa forêt
178 Surgissant tout en rage à la vue d'un reflet


179 Légèrement différent de ceux qu'ils connaissent
180 En leurs bois silencieux aux ramures épaisses ?
181 Se peut-il qu'en ces temps n'existait qu'un seul chef

 

182 Dominant la tribu, les femmes et le fief,
183 Rugissant dès qu'un autre approchait l'une d'elle
184 Ordonnant à chacun de briser en rituel
185 Impulsion et idées qui pourraient survenir.

186 Toute action ne pouvant passer que par ses dires
187 Sous la fourche caudine de sa volonté ?


188 Et si tel fut le cas ne peut-on rapprocher
189 Tous ces faits survenus en un temps composite


190 De la fièvre démente animant la conduite
191 Eperdue de folie des nombreux dictateurs


192 Travaillés par la rage, la haine et l'horreur ?
193 On les voit horrifiés dès qu'un autre conçoit
194 Un geste ou une idée en dehors de leur voix.
195 Tout alors doit conduire à briser ce rebelle
196 Enfermer ses actions et la moindre étincelle
197 Susceptible d'éclairer un jour autour d'elle


198 Le regard embrumé de cette ribambelle
199 Enlisée par leur soin et qui n'est à leurs yeux
200 Seulement qu'un troupeau pour leur coeur orgueilleux.


201 Les voilà arpentant leur carré de terrain
202 Imposant par la force une loi de vaurien
203 Bouillonnant de savoir qu'on pourrait leur voler
204 En étant un peu libre ou un peu singulier
205 Rien moins que le contrôle absolu qu'ils ne cessent
206 Tant et plus de vouloir exercer sans faiblesse,
207 Et ainsi leur voler femmes et territoire
208 Sur lesquelles s'ancre leur infâme mémoire.


209 Pétrifié de démences, leur esprit figé,
210 Rassi par le cours du temps et sa vétusté,
211 On peut presque le voir agrippé au passé
212 Converger ses regards, mouvement insensé
213 Loin vers cette époque quand devait apparaître
214 Au milieu de la harde, un seul chef à repaître.
215 Mais le monde a changé, et il est incapable
216 Enfin de comprendre ce que veut son semblable
217 Scellé au mutisme de son coeur délirant


218 Décharné d'émotions hors la fièvre d'antan
219 Acharné à combattre ce qui, alentour,
220 Narguerait sa grandeur au milieu de sa cour.
221 Seul être à pouvoir s'exprimer ou se mouvoir,


222 Le seul fait qu'un autre tente un simple bonsoir
223 Alors, il en ressent sa stature de mâle


224 Percutée violemment dans son esprit bestial.
225 Rugir, il lui faut, en un registre brutal
226 Et sortir pour détruire la venue du rival
227 Sinon c'est pour bientôt l'horrible déchéance
228 Et lui qui deviendra un esclave au silence
229 Ne sachant que courber son échine devant
230 Toute l'arrogance du nouveau dominant
231 Et craignant de bouger, s'attirer la vengeance,


232 De celui qui épie ses gestes à distance
233 Empressé de briser par avance tout signe
234 Certain du réveil, quoiqu'encore très bénigne,
235 Laborieux de ce rival toujours en latence.
236 A l'affût d'un signal, d'un trait d'indépendance,
237 Reste-t-il vigilant car cela signifie
238 A son esprit fossile la fin de sa vie,
239 Tout son fief et ses femmes aux mains de celui,
240 Ici, qui vient d'émettre un geste ou un écrit
241 Ou encore une action en toute liberté
242 Notamment de penser et de vivre à son gré.


243 Son esprit enkysté en des siècles perdus
244 Aveuglé de terreurs, de noirceurs absolues
245 Ne peut pas concevoir, à l'autre, de laisser
246 Simplement un léger fragment de liberté.


247 Dictateurs en puissance ou déjà sur la place
248 Il leur faut vite écraser le rival d'en face
249 Surprendre par ruse ou beaucoup mieux par la force
250 Tenir chaque être humain la tête sous l'écorce
251 Installer un régime où chaque mouvement,
252 Ne serait-ce du cil, le moindre battement,
253 Classifié, espionné, jusqu'à lui parviendrait
254 Tandis que chacun d'eux, rien qu'à lui, penserait.
255 Installerait-il des gardes aux pensées blêmes
256 Ombres de son être, et dont la fortune même
257 Ne devrait son maintien qu'à son seul arbitrage


258 A sa seule discrétion d'ouvrir davantage
259 Une vanne de biens, de richesses volées,
260 Comdamner, cette manne d'argent, à son gré.
261 Un régime pareil lui vaudrait de chacun
262 Non l'estime d'autrui, mais l'esprit assassin,
263 Enfiévré de soupçons dénonçant ses voisins,


264 Nauséïque désir de garder son bastion 
265 Obéir à son maître, et montrer pour lui plaire
266 Toute l'étendue que son âme délétère
267 Accorde à celui qui possède le cordon
268 Meurtrier du lacet qui soudain sans raison
269 Mâchure votre cou et alors vous étrangle,
270 Et qui peut aussi bien relâcher cette sangle
271 Non pas la libérer, simplement l'amollir
272 Tout en vous concédant de bien riches plaisirs,


273 Des statuts recherchés nantis de privilèges
274 Et des comptes remplis de l'argent en cortège.


275 Ruisselants dans l'horreur, dictateurs et complices
276 Affichent au pays dans lequel ils sévissent
277 Ce même regard si dépourvu de scrupules,
278 Erodé de passions, reflétant la crapule,


279 Déballant des monceaux de soupçons à chaque heure
280 Et toujours accusant quiconque a de l'ardeur


281 Carrément de vouloir détruire, assassiner
282 Ou encor de vouloir, les enfants, torturer.
283 Un déluge d'acide envers celui qui bouge
284 L'amenant, dos au mur, maculé de sang rouge
285 Et tirer au fusil cet "affreux" qu'on présente,
286 Un fiel de sourire dans sa bouche indolente,
287 Ravi en secret d'éliminer l'ennemi.


Les premiers chefs de meutes
288 Dans les siècles d'avant le simple chef de meute

289 Ecumait son troupeau d'une rage qui heurte

290 Sans souci de bercer tout son clan d'illusion,
291 Etripant le premier discutant son action,
292 Xérique manière d'imposer sa leçon,

.......Xérique : caractérisé par la sécheresse, gd Robert, adj 

293 Et dont tout un chacun connaissait la raison.

294 Dans des âges plus proches quoique millénaires 
295 Enragés aussi fort que tous leurs congénères,

296 Les premiers dictateurs n'avançaient rien de plus,
297 A leur peuple soumis, que l'épée qui les tue.
298 Nul besoin de discours quand la force était loi,
299 Grimaçante prêtresse du sang qui rougeoie,
300 Un seul geste du chef, quel qu'en soit le prétexte
301 Et le fier paysan voyait rouler sa tête.


302 Détroussé par l'armée, ce qui en tenait lieu,
303 En silence tremblait le peuple malheureux


304 Résigné à se taire pour ne pas capter
305 Et l'attention et la fureur de ces guerriers,
306 Le bras de ces barbares n'étant que celui
307 Imprévisible du chef, tombant sans merci,
308 Guerriers qu'il maintenait tout à sa dévotion
309 Ivres de sac, de torture et de possession
310 Obnubilés d'avilir chaque paysan
311 Ne sachant que jouir du pouvoir qui à l'instant

312 Déferlait en faveur de leur force brutale
'
313 Offrant à leur regard des prunelles trop pâles
314 Peuplées des éclairs d'une incroyable tourmente.
315 Ils avaient, ces guerriers, pour salaire et pour rente
316 N'importe quel pouvoir d'exercer leurs injures
317 Ils avaient tous les droits d'infliger leurs blessures
318 Ou de tuer à l'envi, juste à la condition
319 Nouer tout leur destin à celui de leur chef


320 Puis se lier corps et âme à leur maître sans cesse.
321 On voit tous ces guerriers, ces bandits sanguinaires
322 Laminer le pays de furies arbitraires
323 Incendier des huttes dès le moindre courroux
324 Talonnant le petit pour le mettre à genoux,
325 Imposant, insultant, pour qu'il garde en mémoire
326 Qu'il ne doit son salut et sa vie dérisoire
327 Uniquement à leurs caprices et faveurs
328 Et qu'il doit demeurer travailleur et payeur


329 Orienté sur sa tâche, et jamais, ne bougeant
330 Un simple sourcil, même, au-delà de son champ


331 Dont il n'est qu'un outil au service du chef
332 Et devant assurer chaque jour qui se greffe


333 Tout l'ouvrage attendu avec célérité,
334 Oublieux de tout et de son identité.
335 Un aller imprévu, hors du clos de son champ
336 Toute la bande aussitôt bondit en hurlant
337 Et, l'écume à la bouche, empoigne le rebelle.


338 Assailli par le bras, par l'épaule ou l'aisselle
339 Un déluge de coups vient s'abattre sur lui
340 Taraudant les nerfs de son corps qui, sans appui,
341 Rougit de tous ces chocs et bleuit sous les heurts.
342 Exhorté d'obéir, de rester en ses champs


343 Ou alors de se voir trucider violemment,
344 Prêtons-lui le pardon de vouloir subsister,
345 Incliner son regard pour pouvoir se sauver
346 Ne plus jamais de son chef vouloir en sortir
347 Indiquer au contraire un profond repentir
348 Occultant de lui-même au cachot de son âme
349 Ne serait-ce qu'un fil de pensée si infâme.


350 Dans ce sombre tableau, ces guerriers du grand maître
 

351 Ont de fait adopter, tous ensemble, ses guêtres,
352 Renonçant eux aussi à penser par eux-mêmes
353 Inscrivant l'ignorance au front de leur vie blême.
354 Grâce au renoncement de leur propre opinion
355 Ils deviennent un membre dénué d'émotions
356 Ne sachant qu'adopter le trait de caractère
357 Erigé par le chef pour tenir dans l'ornière


358 Néfaste de la peur les membres du troupeau
359 Afin qu'ils ne s'éloignent jamais d'un lambeau.
360 Tous ces hommes armés, agrippés au village
361 Imposant leur violence de fer et de rage
362 Objets de terreurs par les faibles aux mains nues
363 Ne sont que des robots, de raisons, dépourvus
364 Au service total de ce maître absolu
365 Liquéfié de penser qu'au-delà des charrues
366 Effleureraient les yeux du paysan chenu


367 Ouvrant la voie vers un ailleurs inconnu,
368 Un chemin qui happerait alors l'habitant


369 Soustrayant à sa loi l'esclave consentant.
370 Or donc, il lui faut bien davantage de bras
371 Cliquetant par le fer de luisants coutelas,
372 Il serrerait ainsi bien plus fort le licol
373 Au-dessus des terres dont il veut le contrôle,
374 Lorgnerait plus aisément sur d'autres terrains
375 En prendrait la mainmise au moment opportun


376 Détruirait par le feu, par l'épée et le sang
377 Et placerait ses "bras" au fer sec et tranchant


378 Fortement à la vue de ses nouveaux sujets
379 Obligés de plier ou d'aller au gibet.
380 Rarement on vu un de ces dictateurs
381 Tenir un discours non assis sur la terreur,
382 Un désir maladif de vouloir que se voûtent
383 Nettement les échines sur toutes les routes,
384 Et rien d'autre à prétendre que le seul pouvoir
,
385 De vie sur chaque être sur tout son territoire.
386 En furent de cet ordre les chefs médiévaux


387 Notamment en Europe en des temps asociaux.
388 A peine quelques siècles au rouleau terrien
389 Il y eut le servage en ce temps peu ancien.
390 Sanglé à des champs, le paysan ne pouvait
391 S'en aller du terrain où on le contraignait.
392 Au baron le pouvoir de vendre cette terre
393 Nantie du paysan qui la rendait prospère
394 Chargé des travaux mais n'étant qu'un simple outil
395 Et un simple bétail dont la vie est futile.


396 On était enfermé dans l'affreuse logique
397 Univoque d'un chef au regard frénétique


398 Décrétant son pays comme étant un troupeau
399 Elevé pour sa gloire et soumis à ses mots.


400 Tout autant, il y eut sous la Grèce éloignée
401 Outrage d'horreurs très largement perpétrées.
402 Une ville comme Sparte avait eu un jour
403 Tenaillant à sa tête un groupe de vautours
404 Enragés, affamés, de soumettre à leur règne


405 Autant ses habitants que tous ceux qui les gênent.
406 Un seul chef démentiel et des sbires cruels
407 Terrifiaient en lançant des carnages ponctuels
408 Ramenant dans leurs rangs de nouveaux prétendants
409 Employés aux fonctions de bras durs et tranchants


410 Suscitant des typhons sur un nombre plus grand.
411 Impossible dès lors d'arrêter l'ascendant
412 Tragique de ces brutes quand leur vol s'étend
413 Unies dans l'effort de réduire l'habitant
414 Au stade du bétail qu'on mouvoit à sa guise
415 Tandis qu'on surveille tous ses gestes et mises.
416 Il y eut tant de vies qu'arrachaient ces équipes
417 Offusquant le soleil, occultant les principes,
418 Nouant la douleur au fol effroi de chaque heure,
.

419 Décidant l'habitant l'abandon de l'honneur
420 Et se rendre aux ordres de ceux qui ont les armes


421 Plutôt que de souffrir plus de chocs et de larmes.
422 La question est combien de rivières de sang
423 Un homme supporte avant d'être conciliant
424 Surtout accepter que l'on dirige ses moeurs


425 Inversant de force, de son sexe, le fleuve.
426 Le terrible interdit provenait du tyran par la force


427 Niant la nature de l'homme à chaque instant
428 Et ainsi obligeant qu'ils s'accouplent entre eux


429 Séparant les femmes de leur toit, de leurs yeux
430 Et répandre ensuite les mêmes infamies,
 431 Rutilantes de haines et de vilenies,
432 A la Grèce entière par la flamme et le fer


433 Forçant d'autres encore, à saluer leur bannière.
434 A ce sombre bilieux, il n'était qu'un seul but :
435 Interdire tout avis, tout geste et tout rut.
 
436 Tous ceux qu'il côtoyait n'étaient que du bétail

437 Asservi à sa main et à son fier poitrail,
 438 Un troupeau qu'il voulait totalement docile
439 Chassant de leur mental tout besoin inutile.
440 Un tyran dont l'esprit provenait de ces temps
441 Nébuleux d'avant l'homme où certains habitants
442 Eprouvaient cet instinct de dominer le clan,


443 De ces êtres premiers dont les bras descendants
444 Imprimaient et raclaient le sol tout en marchant,
445 Soupçonneuses figures, mâchoires prognathes,
446 Ternes prunelles dans un regard qui s'empâte.
447 Il faudrait pour le croire observer le tyran,
448 Noter cet éclat de gorille rugissant
449 Chavirant son regard quand soudain il soupçonne
450 Tout son fief de vouloir éloigner sa personne.
451 Il est tel un grand singe de la préhistoire
452 Obsédé à l'idée que le cheptel aille voir,
453 Niaiserie du troupeau, un autre dominant.


454 Face à ces dictateurs dont l'objet est connu
455 On en vint à voir naître de bien plus tordus
456 Non pas qu'ils aient un jour évolué leurs idées,

457 Diminué la violence de tous leurs projets.
458 Eclôt en notre monde, il y eut peu à peu
459 Eparpillés sur terre quel que soit le lieu


460 Sur une île lointaine ou en divers pays
461 Un nombre de personnes, de groupes réunis
462 Réagissant aux lois d'un tyran quel qu'il soit


463 Les mettant au grand jour des multiples médias.
464 Et avant, bien avant que la presse arriva


465 Sachons voir qu'il y eut un fait qui transforma
 466 Toutes les méthodes du despote ici-bas :
467 Alors que les aiguilles du temps des humains
468 Tictaquaient par les siècles en sons incertains
469 Un nombre croissant d'hommes autant que de femmes
 470 Tissaient leur destin sur cette terre de flammes


471 Plus nombreux étaient-ils et il fut un moment
472 Où étaient nécessaires de nouveaux carcans
473 L'émergence d'un corps espionnant sans relâche
474 Idée trop nouvelle ou quelqu'un qui se détache
475 Trop des autres humains par son indépendance.
476 Instamment, ces espions insérés à distance
477 Que les gardes armés recrutaient pour un sou,
478 Ulcérés qu'un des leurs ne plie pas son genou,
479 Ebruitaient à l'oreille des gardes voraces


480 Juste assez de fiel pour appâter ces rapaces.
481 Une poigne endurcie s'abattait par surprise
482 Ramenait l'impudent par le col de chemise
483 Infligeant à son corps les plus durs des sévices
484 Dans de sombres cachots aux murs noirs et complices,
485 Insulte et blessure sans qu'on nomme le crime
486 Que cet homme aurait fait lui valant cet abîme.
487 Un exemple frappant pour tous ceux alentour
488 Epris du début d'un autonome parcours.


489 On savait retenir la brûlante leçon,
490 Un voile se posait sur sa langue de plomb


491 Imposant à soi-même de toujours se taire
492 Ne jamais exprimer de quelconque manière
493 Tout ce qu'on ressentait qu'on soit triste ou bien gai
494 Evitant qu'on remarque ses visage et traits.
495 Rien jamais ne devait, dans le dire ou l'allure,
496 Ni même dans ses yeux, démontrer sa nature.
497 A tout un chacun, on se devait de montrer
498 Tout l'unique attitude attendue au clapier,
499 Instinctivement, chacun savait qu'à son cou
500 On passerait le garrot au terrible remous.
501 Nuque bleuie, meurtrie, et gorge comprimée
502 Attendaient l'imprudent à la moindre pensée.
503 L'on ne savait jamais d'où viendrait la menace


504 D'un parent éloigné, d'un voisin sans audace...
505 Un oeil des gardes armés semble toujours là


506 Présence invisible qui noircit le climat
507 Attentif à l'écart qui pourrait survenir
508 Y compris dans les champs interdits de loisir,
509 Sous le toit percé de la plus pauvre masure,


510 Ou sous les ombrages d'une verte ramure.
511 Un oeil vigilant dont on ignore comment,


512 Dans ce flou qui entoure, il fonctionne vraiment
 513 Un pouvoir mystérieux qui fait que l'on redoute

514 Tant l'ami que le frère, ou le vent que l'on doute.
515 Et même ses pensées, il lui faut les restreindre
516 Raffermir son être pour que ne puisse poindre
517 Rien qui ne soit sujet aux foudres des soldats
518 Impatients de toujours frapper le scélérat.
519 Tout au loin du contour limité de ses champs,
520 Occlus de ses regards, rumine le tyran
521 Impulsant à ses gardes de nouveaux délires
522 Raidissant ses propos, exigeant de ses sbires
523 Encor plus de faveurs du peuple qu'il affame


524 Des impôts qui les noient chaque jour dans un drame
525 Ou des biens en nature, durement créés
526 Ne pouvant trouver corps que dans sa maisonnée.
527 Tout ce qui, au pays, est forgé ou y vit,


528 Un épi de millet, un soldat malappris,
529 Nouveau-né ou vieillard ou jeune jouvenceau,
530 Eux aussi n'appartiennent qu'à son seul château.

(Suite du poème dans un autre article)

Patrick Huet : Un blog pour mes poèmes géants.

Bonjour à tous,
ANNIVERSAIRE
Nous voici au printemps 2007 et nous fêtons un anniversaire. Au mois de mai 2006, l'année passée, à cette même époque, je terminais tout juste l'écriture et la reproduction d'un immense poème d'un kilomètre de long.
Le troisième poème géant
Celui-ci était le troisième d'une série de poèmes qui, pour être d'un format peu commun, n'en étaient déjà pas moins des poèmes géants à leur façon (66 mètres et 72 mètres).
En ce qui concerne mon poème d'un kilomètre, je l'ai certes dactylographié, mais peu ont eu l'occasion de le lire en totalité.
UNE PRESENTATION ORIGINALE : par thème
Je vous épargnerai la lecture linéaire et de ce fait très ardu pour un poème de cette longueur. Toutefois, pour vous permettre de le lire, je vais en disposer de très larges extraits par thème. Ainsi, si un thème vous séduit plus qu'un autre, vous pourrez laisser ceux qui ne vous intéressent pas pour vous rendre à celui qui éveille votre attention.
J'espère que cette façon de présenter un texte aussi long vous paraîtra plus agréable.
N'hésitez pas à me communiquer vos remarques. patrick.huet@yahoo.fr
Je vous présente toutes mes amitiés.
Patrick HUET